jeudi 24 février 2011

127 HEURES de Danny Boyle










J'ai vu ce film il y a plusieurs semaines, c'était insoutenable et j'en frémis encore… pourtant ne pas voir 127 Heures serait plus insoutenable encore.

Dans mon métier (que j'adoooore !), on assiste à des projections de presse. Des salles de cinéma, souvent petites, remplies de femmes et d'hommes, journalistes, passionnés. En attendant que le film commence, certains lisent les dossiers de presse que l'on nous donne à l'entrée. Je n'aime pas faire ça. J'aime m'offrir un véritable luxe : celui d'arriver totalement "vierge" disons "sans information aucune" dans la salle et de me laisser happer par l'histoire, les acteurs, les images.
Ce jour-là, j'arrive presque en retard, je m'assieds entre deux confrères inconnus (de moi). À ma gauche, un grand costaud. À ma droite, un jeune type qui a apporté son repas avec lui, bière incluse. Ce qui n'est pas pour me plaire !
Le film commence.
Un américain roule à toute vitesse à vélo, un VTT, dans les gorges de l'Utah, il s'agit d'Aron. Déjà, l'ambiance est un peu glauque. Qu'est-ce qu'il est venu faire là ? Parce que faut être tapé du cerveau pour pédaler sous un soleil de plomb ! Du haut d'une falaise, Aron repère deux randonneuses de toute évidence perdues. Il remonte son bandana sur son visage, chausse ses lunettes, ajuste son casque et descend se mettre sur le chemin des filles. Là, je me dis, elles vont passer un mauvais quart d'heure qui va durer 127 heures. Les poils se dressent. Je regarde l'écran entre mes doigts. Le mec semble complètement cinglé. Je m'attends à tout. (LIRE LA SUITE). Et non. Ce n'est pas ça. Bien sûr, vous, vous le savez que ce n'est pas ça, vous avez vu les BA. Mais moi à ce moment)-là non.
Et puis, il tombe. Coincé au fond d'une faille,le bras sous un rocher de 300 kg. Et là, ça y est, je comprends. S'il veut sortir, il va falloir qu'il fasse un truc vraiment dégueu !
Je vous dirais juste que le grand costaud à ma gauche poussait des petits cris et que le p'tit jeune à ma droite n'a jamais fini son sandwich.
Et même, vous ayant dit tout cela, je ne vous ai rien dit.
Ce film est une hallucination. Le spectateur est littéralement cloué à son fauteuil comme Aron au fond de sa faille ! On veut s'en aller parce qu'on a peur et on ne peut pas. On ne peut pas, parce qu'Aron ne peut pas non plus. En fait, c'est uniquement s'il se libère que nous serons libérés… nous les spectateurs.
Quand je suis sortie de la salle, j'ai téléphoné à un ami, à deux confrères, à trois copines… J'étais en larmes. L'émotion que dégage ce film, cette histoire, ce courage, cette volonté, c'est tout simplement insoutenable.
Pourtant, ne pas voir 127 Heures serait plus insoutenable encore.

127 heures de Danny Boyle avec James Franco. En salles le 23 février 2011.

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