vendredi 4 mars 2011

LES YEUX DE SA MÈRE, un film de Thierry Klifa

Il n'y a qu'une raison valable de voir Les yeux de sa mère et cette raison s'appelle : Nicolas Duvauchelle.

Le pitch : Un écrivain. Certainement de grand talent s'est assigné une mission : dénoncer les secrets de vie de personnalités très en vue qui ne font et ne sont pas ce qu'elles prétendent. C'est le cas de la présentatrice vedette du 20H. Sous le couvert d'un stage, Mathieu, l'écrivain, infiltre la vie de cette journaliste star et de sa fille danseuse étoile pour écrire à leur insu une biographie non autorisée. Pendant ce temps en Bretagne, un garçon de 20 ans, Bruno, qui habite avec ses parents, ne sait pas encore les conséquences de toute cette histoire va avoir sur son existence.

Sur le papier, le scénario est intéressant.

Moi ce que j'ai vu sur l'écran c'est une espèce de cafouillage de sentiments absolument déroutant : il aime une femme qui n'aime que son métier au point de faire un enfant qui va tomber amoureux de l'homme qui aime sa mère depuis longtemps mais qui écrit un "méchant" livre sur sa grand-mère, écornant au passage sa mère, la vraie ! Pfouuuu !

Le film est plat, sans aucune des aspérités qu'il voudrait dénoncer. Les invraisemblances se chevauchent. Comme si le réalisateur avait voulu s'assurer la présence de tous les publics : femmes dans la cinquantaine, femmes ayant accouché trop jeunes, enfants adoptés, homosexuels, artistes dans la difficulté.

Un mot sur les acteurs : Catherine Deneuve joue à être Catherine Deneuve et est aussi peu crédible en journaliste star ayant fréquenté les points chauds du globe qu'une entrecôte au beurre dans l'assiette d'un gamin du Darfour en pleine disette alimentaire. Géraldine Pailhas, pleine de grâce, répète à l'envie les trois mouvements qu'il lui reste de son passé de danseuse et paraît n'avoir pas plus d'émotion qu'un poisson rouge auquel on change l'eau de son bocal.

Je passe sur les rôles secondaires avec les remarquables Marisa Parades, Marina Foïs, Jean-Marc Barr que j'ai été ravie de revoir.

Une bonne chose au moins à souligner : le jeune Jean-Batiste Lafarge pour la première fois à l'écran, dégage une animalité et une force stupéfiantes. À suivre.

Et bien sûr, le fil rouge, le conducteur, celui sur qui repose ce film : Nicolas Duvauchelle. Excellent même dans ce scénario à tiroirs. Il est ici, comme d'habitude, rempli d'une quantité phénoménale de talents cumulés. Ses yeux, sa bouche, son corps parlent pour lui. Il est tout simplement incarné et utilise ses fêlures des outils d'une rare efficacité.

Français ( 1H45) de Thierry Klifa avec Catherine Deneuve, Géraldine Pailhas, Nicolas Duvauchelle, Marisa Paredes, Marina Foïs, Jean-Marc Barr, Jean-Baptiste Lafarge.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis d'accord avec cette critique. On était en droit de s'attendre à un grand moment de cinéma et c'est tout le contraire. Ce film est déroutant. Et la goutte d'eau c'est ce pseudo coup de foudre du gamin… RI-DI-CU-LE