Si ce film ne devient
pas le film culte de toute une lignée de désabusés romantiques, je veux bien
devenir une vampire !
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Only lovers left alive, le dernier film de Jim Jarmusch - ©
La Vie Est Belle Voyages.
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Only Lovers Left Alive
ne s’adresse pas à tous les publics. Il est trop spécial, intelligent, cultivé,
esthétique, abouti et mystérieux pour cela. Il est parsemé de pépites
miraculeuses, que seuls les initiés, pourront savourer dans des domaines
culturels aussi vastes que variés. Les personnages, Adam et Éve, lâchent avec
une profonde tristesse des informations sur ce que sera probablement notre
proche demain qui porte en lui, les germes d’un chaos planétaire organisé par l’homme.
Après la guerre du pétrole, celle de l’air, celle de l’eau…
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Ils sont d’autant mieux informés que voici des siècles
qu’ils observent depuis leurs cachettes les agissements des humains (les
zombies selon Adam), leur pilonnage systématique du vivant et de la beauté,
leur incroyable inculture, leur insensé irrespect, en un mot leur
méconnaissance de la nature et du vrai. Mais surtout leur incroyable bêtise,
celle qui leur fait croire qu’ils possèdent, avec la pauvreté de leur courte
vie, le droit de tout détruire et de laisser le néant à leurs enfants.
Le retrait dans des cachettes quasi inviolables est le seul
bouclier qu’Éve et Adam, un être profondément sensible, ont trouvé pour se
protéger de l’affligeante crétinerie humaine…
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Les premières scènes sont architecturées comme des tableaux
de Maîtres, où l’emporte la beauté des choses et des êtres, laissant cependant
flotter un subtil malaise dans cette vision, à leur insu, de deux êtres
magnifiques dans leur lâcher prise. Quand Éve, au visage si pâle qu’il semble
prêt à disparaître dans la nuit, s’élance dans les rues de Tanger presque
déserte, on devine qu’il y a urgence. Celle de boire.
À Détroit, dans une vaste maison, pleine à exploser
d’instruments de musique, de guitares mythiques, de 33 tours, de livres, de
tapis, Adam, reçoit la visite d’un zombie, puis déguisé en médecin de bloc
opératoire, sort dans la nuit. Lui aussi, a une urgence : boire…
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Le film raconte l’histoire d’amour de ces deux êtres
atypiques confrontés au danger qu’il y a
d’être vampires au 21ème siècle, siècle où l’on ne peut plus
se contenter de mordre le cou d’un inconnu tant la garantie d’un sang pur, sain
et non contaminé est devenu essentielle.
Only Lovers Left Alive
est une métaphore éblouissante, un poème, un requiem pour la beauté, un film
testament d’un monde définitivement éteint par les hommes eux-mêmes. Tout n’y
est que grâce, raffinement, subtilité, fragilité. Mêmes les rues de Detroit,
figées dans l’immobilité, l’absence et l’obscurité, deviennent des
espaces-temps d’une grande beauté. Et je vous parle pas de la musique, ni de la
perle musicale à la presque fin.
Par Dracula, que ce film est élégant !
Judith Lossmann
Exclusivement dans les
salles de bon goût, le 19 février 2014
2 commentaires:
ça m'a donné...soif !
ça m'a donné ....soif !
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