J'IRAI DORMIR À HOLLYWOOD

Un voyageur-filmeur "brintzingue" outillé de deux caméras révolutionnaires sillonne les USA et dresse un portrait au vitriol du rêve américain !

Antoine de Maximy s'était fait connaître avec sa série "J'irai dormir chez vous" diffusée sur France 5 pour laquelle les États-Unis n'avaient jamais été traités. Comme si l'auteur se les "réservait" pour une occasion de long métrage. C'est choses faite. 

Avec "J'irai dormir à Hollywood", de Maximy explore le pays. Ses drôles de caméras accrochées au corps, il explore tout, de New-York à Miami, de Las Vegas à LA. Highways, landscapes, big cities : on est en Amérique !

Au cours de son périple, il rencontre des gens de toutes convictions et de toutes sortes. De vrais gentils, de vrais méchants, de vrais paumés, de vrais dangereux. Sûr, il y a des scènes où l'on tremble pour lui. Quand il s'enfonce, à pied, dans les étendues désertifiées de New Orleans après Katerina et qu'il tombe sur un groupe de blacks à la dérive qui louchent sur son matos, on sent bien, que c'est à deux doigts de virer au snuff movie. Pire encore, quand il rencontre un vieux type totalement désaxé ou shooté qui lui demande de le raccompagner à la maison parce que sa maman l'attend puis de virer le chat, on craint qu'il ne ressorte jamais de la maison délabrée. Et puis, il y a ce moment d'anthologie où il achète pour quelques chips un vieux corbillard qu'il repeint en rouge. C'est unique et ça lui ouvre bien des portes.

Courageux à tendance suicidaire, de Maximy livre des portraits parfois extrêmes, qui, combinés révèlent le véritable visage des USA. C'est touchant. Le film sonne juste. À voir !

Judith Lossmann

Français (1h40) de Antoine De Maximy.