Toutes les forces et les fragilités des êtres humains apparaissent dans ce film qui exacerbe nos sens et donne envie d'être meilleur.
Son mari vient d'être assassiné en portant secours dans la rue à une femme maltraitée. C'était il y a 2 ou 3 jours à peine. Depuis, elle ne respire, n'ose plus ouvrir un agenda, un tiroir, lire les mails. Celui autour duquel toute sa vie de femme s'organisait n'est plus. Elle reste seule avec ses enfants. Elle a perdu ses repères. Sa boussole interne ne donne plus le Nord.
Le jour de l'enterrement, elle en oublie d'inviter Jerry, le meilleur ami de son mari. Celui qu'elle déteste. Ce mec sale, drogué, fini, inutile, qui lui volait la présence de son mari et parfois son argent pour acheter sa came. Vite, il faut aller le chercher quand même. Quand il arrive, elle lui reproche d'être en vie. Il aurait dû mourir. Jerry aussi aurait préféré. C'aurait été plus juste. Mais voilà…
Un jour, par hasard, elle découvre que son opinion concernant Jerry est peut-être erronée. Comment l'homme qu'elle aimait le plus au monde, en qui elle avait une confiance absolue, aurait-il pu rester fidèle toute sa vie à un tel déchet de la société ? Commence alors un voyage, une rencontre.
Ce film, tout en sensibilité, plus et mieux que superbement interprété par une Halle Berry magistrale et par un Benicio del Toro, magnifique de justesse, d'émotion, d'hésitation est une ode à la fragilité des êtres humains. Je salue ici, la qualité d'acting de Del Toro. Il frémit une narine et le monde change ! Magique. A voir ab-so-lu-ment !
Judith Lossmann
Américain (1h58) de Suzanne Bier avec Halle Berry, Benicio Del Toro, David Duchovny
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