



BLINDNESS - L'avis d'Élisabeth
Rares sont les réalisateurs qui parviennent dès les premières secondes et pendant 2 h, à nous attacher à notre siège... Fernando Mereilles est de ceux-là !
... Une ville américaine filmée dans ses moindres bruits, angoissante dès la première image où l'on voit un homme au volant de sa voiture qui perd subitement la vue ... Et après lui d'autres subissent le même sort et l'enfer commence : l'épidémie, le rejet, la cruauté de notre monde. L'animal qui est en nous, surgi, filmé à la perfection et avec originalité. On vibre, on tremble... Les acteurs sont magnifiques, Juliana Moore joue avec une incroyable humanité et Dany Glover est formidable et touchant dans un rôle à contre-emploi. Cette question nous taraude.... L'homme est-il un loup pour l'homme ? Au travers de ce voyage l'on se questionne sans cesse et l'on découvre avec effroi que l'humain dans la ville est un danger pour lui-même !
À voir de toute urgence et sans modération.
Élisabeth Guenoun
BLINDNESS - L'avis de Judith
Blindness réussit à vous scotcher instantanément à votre siège. Au fil du film, le suspense est si grand, le jeu des acteurs si fort, l'histoire si humaine que l'on souhaiterait pénétrer dans l'écran pour connaître la fin de l'histoire immédiatement.
Tout commence par un plan très large sur une ville, une métropole difficilement identifiable. Sommes-nous aux Etats-unis, au Canada, en Amérique latine ?
Les voitures roulent sur des interstates, elles sont nombreuses, occupent tout l'espace, font du bruit.
La caméra descend, se rapproche des hommes, nombreux, qui occupent tous les trottoirs.
Une fourmilière.
La ville.
Telle que nous la subissons tous, tous les jours…
Et le bruit, le bruit,
LE BRUIT !
Plan serré sur un feu rouge qui passe au vert qui passe au rouge qui passe au vert…
La première voiture bloque le passage. Toutes les autres la contournent en klaxonnant.
Enfin, quelqu'un, un piéton s'approche de la voiture immobilisée. À l'intérieur, un homme, japonais, se frotte les yeux… il est subitement devenu aveugle. Le" bon samaritain " se charge de lui, prend le volant, le raccompagne chez lui et en profite pour lui piquer sa voiture.
Quelques heures plus tard, le bon samaritain est aveugle à son tour, ainsi que le médecin qui a ausculté le japonais, puis les voisins qu'il a croisé, sa femme, une secrétaire, une call-girl … La contagion s'étend à une vitesse fulgurante. Les victimes sont internées dans un hôpital désaffecté. Seule, une femme, épargnée par la maladie, tente d'organiser un semblant de vie sociale.
Mais tout part très vite à la dérive.
Blindness : un film incomparable, un scénario éblouissant (adapté du livre "Aveuglement" de José Saramago, Prix Nobel de Littérature en 1998), un jeu d'acteur hors pair, une connaissance du genre humain absolue. Avec Blindness, nous retrouvons tous, un petit ou un grand quelque chose de ce qui nous a fabriqué, a construit notre famille, notre histoire…
J'ose à peine vous le dire, mais si cette année vous ne deviez n'en voir qu'un ce serait Blindness.
Judith Lossmann
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