mercredi 22 octobre 2008

SÉRAPHINE


Quand le cinéma français renoue avec la qualité !

Sorti le 1er octobre dernier, « Séraphine » est le film français de cette rentrée à ne pas manquer et espérons que la 34è Cérémonie des Césars qui aura lieu le 23 février 2009 ne passera pas à côté de ce biopic dramatique qui prouve que les bons films français existent encore. La vie de Séraphine Louis dite «de Senlis » (1864-1942) a tous les ingrédients d’un bon roman mais portée au cinéma, l’histoire est tragiquement belle dans le soin apporté aux lumières, aux cadrages et aux choix des paysages. Magistralement incarnée par Yolande Moreau, si juste, si attachante, cette « Séraphine » reprend vie pendant un peu plus de deux heures. Le destin de cette femme de ménage dont l’employeur Wilhelm Uhde (interprété par Ulrich Tukur, tellement beau dans sa retenue des convenances et des circonstances aussi), amateur d’art, va découvrir le talent d’artiste-peintre monte en puissance émotionnelle. D’abord il y a la magie de cette rencontre qui va changer l’existence matérielle de cette pauvre fille et lui permettre de s’exprimer artistiquement en toute liberté. Sans oublier le projet d’une grande exposition à Paris qui participe au conte de fée. Et puis il y a la face cachée des jolies histoires avec son lot d’injustices. Séraphine sombre dans la folie qui la mène tout droit à l’asile dans des conditions humaines difficiles de 1932 à 1942. Ce monde imaginaire qu’elle s’est construite tout au long de sa vie avec à ses côtés un ange gardien qui guide ses actes fait toute la poésie de cette histoire et donne à l’interprétation de Yolande Moreau cette bouffée d’air, sorte de joli pied de nez au noir réalisme d’une dure vie de domestique. L’image de fin est tout simplement magnifique car elle est chargée de sens. 
Sophie Pajot

Français (2h05) de Martin Provost avec Yolande Moreau, Ulrich Tukur et Anne Bennent. Genre : biopic dramatique. 

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